mercredi 26 janvier 2011

Anxiété téléphonique et les stéréotypes sexuels

Non, en effet, pour ceux qui se demandaient, les deux éléments du titre n'ont rien à voir ensemble, c'est juste que je voulais parler de deux trucs dans le même post ;)

J'ai parlé, surtout dans mes premiers posts, de la phobie du téléphone que j'avais. Je crois que c'est le cas pour beaucoup de monde, mais je déteste appeler, pour quelque raison que ce soit. Avant d'être hormoné surtout, commander ou réserver une place au restaurant par téléphone était un enfer, en plus que je suis (ou plutôt était) d'une timidité maladive. Et puis me faire prendre pour ma mère ou mes soeurs au téléphone, c'était jamais agréable.

Je remarque que maintenant que je suis hormoné et que je n'ai plus de problème a passer pour un homme, j'ai beaucoup plus confiance en moi et je suis plus porté à aller vers les autres, même si je reste gêné. Et ça se ressent beaucoup au téléphone. Je suis rendu pas mal bon pour téléphoner! En plus, maintenant on me prend pour mon frère ou mon père :)

Mais en me débarassant de cette phobie du téléphone, un nouveau mal est arrivé. Toujours avec mon copain le téléphone. Comme j'en parle sans arrêt à cause de mon impatience, j'attend un téléphone de la clinique du Dr Brassard pour connaître ma date de mastectomie et savoir si ma demande de remboursement a été acceptée ou non. On m'a dit de compter 3 à 4 mois pour avoir ce téléphone: ça fera 4 mois demain que j'attends. Résultat? Comme je sais que je devrais être appelé bientôt, je ne me sépare plus de mon cellulaire, je regarde les appels manqués à toutes les 10 minutes, et je manque de faire une crise cardiaque à chaque fois que j'ai un appel. Très peu de gens connaissent mon numéro de cellulaire, donc on ne m'appelle jamais. Mais depuis un mois, je reçois sans arrêt des appels et chaque fois j'ai des faux espoirs.

Je déteste le téléphone. D'ailleurs, pendant que j'écris ce message, je lui lance des regards méchants.

Deuxième sujet, les fameux stéréotypes sexuels. J'ai un cours de psychologie cette année à l'Université, dans lequel nous avons abordé les stéréotypes sexuels et les attentes de la société par rapport au sexe. Je vous laisse deviner que la vidéo sur le sujet m'a fait grincer des dents, mais jamais autant que les commentaires de quelques étudiants du groupe.

Quand j'étais jeune, j'ai subi les gens qui me posaient sans arrêt la question "Es-tu un gars ou une fille?" et ça m'a toujours profondément écoeuré. Donc quand j'entendais mes merveilleux collègues se poser la question par rapport à un gars au cheveux long dans le vidéo, mon agressivité a monté d'un cran. Mais qu'est-ce que ça change, bon sang? Ils auraient pu juste garder ça pour eux, au lieu de faire des commentaires désobligeants que je me passerai de répéter.

Le pire, c'est que c'est ces gens là après qui disent qui ont été victime d'intimidation et qu'ils s'en sont sorti grâce à leur humour. Je pense plutôt qu'ils se servaient de leur "humour" pour intimider les autres.

Voilà, je ne sortirai donc jamais du garde-robe à l'école. Je suis déjà un "nerd", un nerd trans, ce serait bien pire.

lundi 17 janvier 2011

Vivre dans la peur

Récemment, à l'émission Deux filles le matin, ils ont fait un spécial sur l'intimidation, principalement dans les écoles. Un jeune trans est venu y parler de l'intimidation dont il avait été victime, et je ne pouvais pas ne pas en parler. Quelques uns de mes proches ont vu cette émission et ont trouvé affreuse la violence dont le jeune homme a été victime.

Je trouvé inhumain qu'on insulte, batte ou rejette un autre humain parce qu'il fait le choix de vivre comme il le veut réellement. Je comprend le courage dont ce jeune a eu besoin pour sortir du placard et il ne méritait pas de se faire traiter comme ça.

Des réactions violentes comme ça font peur. Et après on se demande pourquoi encore aujourd'hui, en 2011, les gens ont peur de vivre au grand jour leurs différences. C'est clair que ce n'est pas tout le monde qui est stupide et qui ne comprend rien, mais peu importe qu'on soit trans ou non, on va tous rencontrer quelqu'un comme ça sur notre chemin.

C'est une des raisons qui fait que je ne veux pas sortir du placard à l'école. J'ai la chance de "passer" et de vivre en homme sans problème, et sortir du placard comme trans ne pourrait que me faire du mal. Oui, j'ai peur. Peur des gens qui pourraient ne plus vouloir parler à un "monstre" comme ça. Peur d'être rejeté. Peur de devenir le "trans de service". Peur de passer pour un extra-terrestre.

J'ai rencontré dans ma vie plusieurs personnes homosexuelles qui n'ont pas peur de s'affirmer en tant que tel. Je ne peux que saluer leur courage et je les admire beaucoup. Je rencontre des personnes comme ça à l'Université, et j'espère que d'ici la fin de mon BAC, j'aurai le courage de leur dire que leur courage m'inspire, parce que moi aussi, je dois composer avec une différence.

Je veux terminer tout ça en félicitant le jeune homme qui a passé à la télévision, parce que je crois qu'éventuellement, ce sont des interventions comme la sienne qui vont permettre au gens que les trans, ou toute autre personne différente, ne méritent pas d'être traités comme de la m***** parce qu,ils ont le courage de vivre selon leurs convictions.

dimanche 16 janvier 2011

Beaucoup de bruit pour pas grand chose

J'ai finalement fait un rapide aller-retour à Montréal pour voir mon gynécologue pour mon rendez-vous post-opératoire d'hystérectomie. Une bonne douzaine d'heures de route en 2 jours, plus de 100$ de déplacements, tout ça pour me faire demander:"Tout va bien?" et me faire toucher ma cicatrice. Quoique ça m'arrange, j'avais peur d'avoir un examen gynéco XD Mes parents m'ont seulement fait penser après qu'il n'y a plus grand chose à observer. Ah, oui, j'ai appris que je m'étais fait enlever les trompes, je le savais même pas. Bon débarras.

J'ai aussi demandé ma lettre du gynéco pour l'État civil. Une petite lettre d'un paragraphe, qui m'aura coûté 40$ XD Au moins, avec ça et la lettre du Dr Brassard quand j'aurai enfin ma mastectomie, je ne devrais pas avoir de mal à faire mon changement de mention de sexe.

D'ailleurs, parlant du Dr Brassard, je suis toujours sans nouvelles. L'attente est longue, et je déteste me retrouver dans l'incertitude comme ça. Peut-être qu'ils attendent à mardi pour me donner ma date d'opération le jour de mes 11 mois de testo :) Mais bon, je ne suis pas à plaindre, au moins mon tour s'en vient.

lundi 10 janvier 2011

Nouvelle année, nouvelles aventures!

Je ne serai pas très original en souhaitant à tous l'éternel "Bonne année". Que 2011 vous apporte tout ce que vous souhaitez.

Pour ma part, j'aimerais que l'année 2011 soit celle ou je vais avoir mon opération du torse et où je deviendrai officiellement un homme aux yeux de l'État Civil. On peut toujours espérer.

Ma vie n'a pas vraiment changé depuis 2010. J'ai passé un bon temps de fêtes, je recommence bientôt l'école, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Je dois retourner à Montréal cette semaine pour mon rendez-vous post-hystérectomie (il serait temps, ça fait 4 mois aujourd'hui!), alors j'aurai une ligne ou deux à mettre sur le blog la semaine prochaine. Sinon et bien je suis sur le point de commencer un stage dans le cadre duquel je vais être appelé à cotoyer pleins de gens de mon passé, qui ne sont pas au courant de ma transition... J'ai hâte, mais ça me fait un peu peur quand même.

C'est fou comme les années passent, mais que rien ne change...