mardi 22 février 2011

Tel que promis...

À la fin de mon dernier message, j'avais promis un prochain post plus heureux. Et bien le voici. Il est un peu en retard, mes obligations étudiantes ont pris le dessus ces derniers temps. Avec le stage, les études, le travail...

Vendredi dernier marquait pour moi un an d'hormonothérapie. Je pourrais écrire 5 pages seulement sur ce que la testostérone m'a apporté. Je ne suis plus le même qu'il y a un an, mais dans le bon sens du terme. J'ai plus confiance en moi, je commence à aimer ce que je vois dans le miroir. Avec le recul, je peux certainement dire qu'entamer la transition a été la meilleure décision de ma vie. Et le meilleur reste à venir. D'ailleurs, comme je n'ai pas vraiment envie d'écrire tous les effets des hormones dans ce post, vous trouverez un petit bilan dans la section hormonothérapie.

Donc vendredi matin, après un an de testostérone, je me suis levé bien tôt pour me rendre à l'heure à mon stage. Comme d'habitude, mon premier réflexe est d'ouvrir mon ordinateur... Et j'ai vu, dans mes notifications Gmail, un email de Suzanne... Bon, pour vous, Suzanne, ça ne veut sûrement pas dire grand chose. En fait, c'est la secrétaire du Dr Brassard, chirurgien québecois reconnu pour ses chirurgies de changement de sexe. Celui qui doit m'opérer pour ma mastectomie.

Donc voilà, j'ai appris dans ce email que ma demande de remboursement de l'opération avait été acceptée par le CHUM et que j'allais me faire opérer au début juillet :D

D'abord, je suis vraiment rassuré que la demande de remboursement ait été acceptée. Je n'avais pas vraiment les moyens de payer pour l'opération, et pour toutes sortes de raisons, je n'aurais probablement pas non plus été capable d'emprunter. Ensuite, le début juillet, ça paraît peut-être loin comme ça, mais ça va m'éviter de manquer des cours et ça tombe dans les vacances de mes parents. En plus, c'est un temps plutôt mort au travail, donc ma patronne n'a pas semblé être dérangée par tout cela. Comme l'Université ne recommence qu'à la fin août, je devrais être en forme pour y retourner sans problème.

Je compte maintenant les mois, les semaines, les jours avant le mois de juillet...

samedi 12 février 2011

Et si les journées avaient moins de 24h...

Ces temps-ci, je trouve toujours le temps long. Ce n'est pas que je suis particulièrement déprimé ou quoi que ce soit, mais je m'ennuie. Je ne suis pas particulièrement fasciné parce que j'étudie à l'Université, j'ai une vie amoureuse inexistante, et ma transition piétine.

J'aimerais pouvoir appuyer sur "FastForward" et arriver à ma date de mastectomie. Non, je ne la connaît pas encore, mais je voudrais-y être. Je crois que c'est ce qui me fatigue le plus ces temps-ci: attendre que le téléphone sonne. Une fois les heures de bureau terminées, j'ai juste envie d'être au lendemain pour savoir si je vais enfin avoir mon téléphone. Ça ne règlerait pas tous mes problèmes, mais il me semble que ça ferait du bien d'avoir un peu de joie ces temps-ci.

Je me plains tout le temps, je sais XD Je ferai en sorte que mon prochain message soit plus joyeux.

lundi 7 février 2011

Coming out inversé

C'est temps-ci je suis en train de vivre toutes sortes de choses en dehors de ma transition, des choses qui me font me rendre compte de l'importance du coming out inversé. Le fait de reveler votre passé à des gens qui vous connaissent seulement post-transition.

Quand je suis entré à l'Université en septembre, mon nom était presque changé officiellement, j'avais un passing assez bon pour que personne ne doute que j'étais un garçon. Je passais seulement pour un gars pas très viril. Je ne crois pas que personne ne soupçonne que je suis trans.

Sauf qu'il arrive un moment ou il faut en parler. Je développe des nouvelles amitiés de plus en plus proches et je me sens un peu mal de devoir "cacher" comme ça une partie de ma vie. C'est dans cette optique que j'ai fait mon coming out inversé à ma colocataire, avec qui je vis depuis maintenant 5 mois.

Je crois qu'elle était un peu sous le choc. Au départ elle ne me croyait pas, mais force a été d'admettre que je lui disais la vérité. Je ne crois pas qu'elle l'a mal pris, mais évidemment sur le coup ç'a été un choc. Elle était au courant de la situation trans, ayant connu quelqu'un en questionnement.

Pour moi, ce coming out a fait un peu mal. Ça fait mal de dire que tu n'es pas ce que les gens considèrent comme un homme complet, de devoir répondre à la question:"As-tu un pénis?". Contrairement à mes coming out précédents qui me faisaient sentir libéré, celui là a juste créé un espèce de vide en moi.

Je me sens mal. J'aurais tellement dû me la fermer.